La période d’après fêtes rime souvent avec inconfort digestif. Même si les dîners ont certainement été plus rares cette année, les petits excès peuvent générer ballonnements, maux de ventre, fatigue, flatulences… C’est donc l’occasion de parler d’équilibre et de dysbiose intestinale. Zoom sur notre système digestif et notre microbiote pour mieux comprendre ce qui s’y passe et retrouver un bon transit.
Bonne nouvelle ! La muqueuse intestinale se régénère tous les 5 à 7 jours et les cellules de notre corps n’ont besoin que de 3 semaines (en moyenne) pour faire peau neuve.
Qu’est-ce que le système digestif ?
Le système digestif est composé d’organes capables de fractionner la nourriture que nous ingérons, afin d’en extraire les nutriments essentiels au bon fonctionnement de notre métabolisme. Il comprend la cavité buccale (la bouche et les dents), le tube digestif (l’œsophage, l’estomac, l’intestin grêle, le gros intestin…) et des glandes telles que le foie et le pancréas
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Durant la digestion, les aliments sont décomposés en nutriments à l’aide de la mastication et de sucs et enzymes digestifs (salive, suc gastrique, suc pancréatique, bile…). Ces nutriments, réduits sous leur forme la plus simple, traversent alors la paroi intestinale pour entrer dans le sang ou la lymphe, qui les distribuent à l’ensemble des cellules de l’organisme. Les restes et les déchets sont ensuite éliminés par le corps sous forme de selles.
Qu’est-ce que le microbiote intestinal ?
Le microbiote intestinal représente l’ensemble des micro-organismes (virus, bactéries, levures, parasites) présents dans nos intestins. Jadis appelé flore, le microbiote est considéré comme un « organe » à lui seul. Composé d’au moins 100 000 milliards de micro-organismes, de plus de 500 à 1000 espèces différentes, il pèse environ 1,5 kilogramme chez un adulte. Les bactéries intestinales sont 10x plus nombreuses que la totalité des cellules qui forment notre corps. Vous lisez bien, vous êtes davantage constitué de bactéries que de cellules humaines !!! Mieux vaut donc en prendre grand soin !
Quels sont les rôles des intestins ?
Hippocrate, père de la médecine, avait déjà décelé leur importance pour la santé il y a bien longtemps. D’après lui, l’origine de toutes les maladies se situe dans nos intestins. Compte tenu des nombreuses fonctions qu’ils assurent, on veut bien le croire !
Siège de la digestion, les intestins et les bactéries du microbiote morcellent les aliments pour les réduire sous leur forme la plus petite/simple possible afin de traverser la muqueuse et venir « nourrir » le corps avec toutes les substances dont il a besoin pour fonctionner. Ils fabriquent des vitamines, digèrent des fibres, résorbent des minéraux, protègent et régénèrent la muqueuse intestinale, favorisent le transit intestinal, apportent un confort digestif... Cependant, la digestion est loin d’être leur seule mission.
Avez-vous déjà entendu dire que l’intestin est notre deuxième cerveau ? En effet, nos intestins comptent jusqu’à 200 millions de neurones qui veillent à notre digestion et envoient des informations au premier cerveau (celui qu'on a dans la tête donc), via des neurotransmetteurs. Cette communication permet notamment de protéger l'organisme contre certains dangers (ex. aliment infecté). A l’inverse, face à des situations de stress ou d’anxiété, notre cerveau va communiquer avec nos intestins. Ces derniers vont se contracter, provoquant des spasmes et modifiant le transit intestinal. D’ailleurs, il a été prouvé qu’il existe un lien entre un déséquilibre intestinal et certains troubles psychiques (dépression, maladies neuro-dégénératives, TDA/H, dyslexie, dyspraxie, autisme, schizophrénie…).
Les intestins jouent également un rôle dans l'immunité de l'organisme : ils assurent une fonction de barrière physique et chimique, empêchant le passage de certains agents pathogènes. Grâce à leurs milliards de bactéries endogènes, tous les intrus se voient livrer une véritable guerre. Le microbiote intestinal participe aussi à la maturation du système immunitaire de l'individu.
Les intestins assurent finalement une fonction d’élimination. Quand ils fonctionnent bien, ils trient aisément les micro-nutriments (les aliments réduits sous leur forme la plus simple), rassemblent les déchets et les éliminent.
Conclusion : santé psychique, digestive et métabolique… Tout est intimement lié !
Qu’est-ce qui cause un dérèglement du système digestif ?
La diversité du microbiote intestinal est donc essentielle car elle nous permet de nous adapter aux changements de l’environnement. Cependant, jamais depuis le début de l’histoire de l’humanité, notre microbiote intestinal n’a eu à subir autant d’agressions que celles de notre vie moderne.
L'équilibre de ces écosystèmes peut être altéré par différentes causes : les additifs alimentaires, les médicaments (antibiotiques, antifongiques, anti-inflammatoires…), les césariennes, la nourriture industrielle, la présence de pathogènes (ex. candida albicans), le tabac, la pollution, l’eau chlorée, les produits laitiers, le gluten, le stress/l’anxiété, les excès de sucre, de fibres, d’aliments crus, d’alcool, d’excitants (café, thé, chocolat, coca), d’épices fortes...
Equilibre intestinal vs. dysbiose intestinale
Lorsque tout va bien, les parois intestinales sont souples, il n’y a aucune douleur, aucune inflammation, le transit est régulier et facile. Vous pouvez manger de tout. Last but not least : il est important de faire de belles selles « bien moulées » tous les jours.
Malheureusement, un déséquilibre du système digestif est devenu chose courante chez bon nombre d’entre nous. On parle alors de dysbiose intestinale, c’est-à-dire d’un déséquilibre de la flore due à des modifications de sa composition.
Les symptômes qui indiquent qu’il y a un déséquilibre sont les suivants : inconfort digestif, maux de ventre, coliques, constipation ou diarrhée, ballonnements, flatulences, putréfaction (gaz mal odorant), nausées, brûlures d’estomac, spasmes, fatigue chronique, douleurs musculaires (fibromyalgie), intolérances alimentaires…
La plupart du temps, le problème est fonctionnel mais pas grave. La muqueuse peut se régénérer vite. Il importe d’adapter son mode de vie et son alimentation pour retrouver un bon transit. Cependant, dans certains cas, on entre dans un état inflammatoire ouvrant la porte à différentes maladies chroniques : maladie de Crohn, colite ulcéreuse, candidose, SIBO ou SIFO… Dans ce cas, il vaut mieux consulter un(e) nutrithérapeute afin de bénéficier du suivi approprié.
Anecdote : savez-vous d’où vient l’expression : “Comment allez-vous ?” ?
Elle provient d’une ancienne coutume datant de la Renaissance qui avait pour but de demander « Comment allez-vous à selle ? ». A l’époque, la qualité des selles et des urines était alors extrêmement importante car elle était indicatrice de l’état de santé. Il était donc fort poli de se soucier de la forme de son interlocuteur ou de son interlocutrice, en lui demandant comment il, ou elle, avait fait ses besoins le matin. Pour les derniers sceptiques, tentez de traduire l’expression anglo-saxonne « How do you do? », littéralement « comment fais-tu? »…
Que faire pour retrouver un bon équilibre intestinal ?
Voici quelques conseils qui vous permettront de vous réconcilier avec vos intestins :
Retirer les aliments qui altèrent la muqueuse intestinale (pendant 3-4 semaines) : la nourriture industrielle, les additifs alimentaires, le gluten, les produits laitiers, le café, thé, excitants (Coca, Red Bull…), l’alcool et les aliments qui favorisent la fermentation (les sucres mal digérés).
Régénérer la muqueuse intestinale en consommant les aliments suivants :
Du véritable bouillon de poule (tous les jours, plusieurs fois par jour)
De l’aloe vera (puissant régénérant et cicatrisant)
Du curcuma (anti-inflammatoire) jumelé à de bonnes graisses
De l’huile de coco vierge (riche en acide caprique à chaîne moyenne) et du ghee (riche en acide butyrique à chaîne courte)
De bons oméga 3 (permettent de contrer des situations inflammatoires chroniques) : poissons gras (sardines, anchois, maquereaux, truites, anguilles, crustacés, saumon sauvage, thon, …), huile de lin/cameline/colza/noix/ chanvre (extra vierge, première pression à froid)
Des protéines animales de qualité (œuf, volaille, crustacés, poissons, mollusques, viandes rouges ou blanches) crues ou cuites de façon hypo-toxique (à basse température – max 85°c)
Le tout, bien sûr devrait être de qualité !
Après avoir constaté une nette amélioration, réensemencer progressivement les intestins à l’aide des aliments suivants (non pasteurisés) :
Des aliments lactofermentés (choucroute, pickles, vinaigres, citrons confits…)
Des yaourts/crèmes/fromages d’oléagineux ou de laits d’animaux de petite taille
Du pollen frais ou du miel cru non-chauffé
Des boissons fermentées (kéfir, kombucha, jus de breuss…)
Des vinaigres
Des sojas fermentés (tofu, miso, tamari, shoyu, tempeh…)
Après 3-4 semaines, réintroduire ensuite, un à un, les aliments problématiques
Toujours bien mâcher jusqu’à ce que les aliments soient liquides dans la bouche avant d’avaler
Se masser le ventre régulièrement (dans le sens des aiguilles d’une montre)
Faire de l’exercice physique doux (20 à 30 min de marche/j)
Se détendre (yoga, méditation…)
Bien respirer, bien s’oxygéner !
Instaurer un climat propice à une bonne qualité de sommeil
Vous l’aurez compris, un système digestif équilibré aide à mener une vie plus saine et plus heureuse. Dans le cadre de la formation de l’EAVD, nous apprenons de façon théorique et pratique à adapter notre alimentation pour booster notre système digestif et de notre microbiote. Bouillon de poule, smoothie à l’aloe vera et au kaki, smoothie vert au curcuma… Prendre soin de sa santé s’avère aussi agréable que savoureux !